Femme à tout flair - FISPA, jour 4

07.10.2025 - Femme à tout flair - FISPA, jour 4

C’est un rendez-vous au Château Scoudou mardi en fin de journée. Des tuyaux aussi bleus que le ciel de pleine lune relient les troncs. Nous arrivons dans une érablière, comme une ruche silencieuse, impassible, où l’or surgit de sous l’écorce. 

Sur de longues tablées de nappes carottées, l’érable se goûte sous toutes ses formes. Déjà deux, trois, quatre jours que les artistes invités mélangent le fond de leur âme et sous de petites ampoules qui se pavanent en guirlandes, la scène s’ouvre. 

On y parle de reflets bleutés, immatriculés. De ceux qui nous font laisser aller les épaules et poser les mains. De ceux qui s’observent entre les épinettes noires. Volutes conquérantes, découvertes affiliées... Art de la rhétorique, versification en écho dansé… 

Et si la vie ne tient plus debout, si c’est la nuit du premier cauchemar pris pour réalité, si tu écoutes l’espoir fuir… viens ! Viens et raconte-moi une histoire sans histoire. Car tout nous parle depuis les pyramides et ce monde change de forme dans mon regard.

Premiers rayons de soleil, je croise un miroir. Chaque goutte de mes larmes abreuve la terre aride. C’est comme l’intérieur d’une tornade, entière et pleine. J'entends la voix du vent, la fibre de notre rhizome… Encore et encore, je plonge la main dans les herbes de la mémoire et m'accroche… A quelques fragments de paix.

Manu Mainil

 Crédit photo : Lucie Joy