Dans l'intimité de la Salle Bernard-LeBlanc, le public a été témoin d'un moment magique, où chaque note et chaque mot contribuaient à tisser une douce tapisserie sonore et lyrique. Une soirée qui confirme que le slam, bien plus qu'un simple genre artistique, est une fenêtre ouverte sur l'âme humaine, capable de nous faire vibrer tous ensemble, au-delà des mots. Une graine a été plantée lors de la résidence croisée France/Acadie, réunissant le slameur Clément Salmi aux côtés des musiciens chevronnés; Denis Surette, Jeff Richard, Christine Lauxire et Florence Desautels, en espérant voir l'arbre de ce collectif donner fruit.
Dans une fusion unique entre slam et musicalité, les artistes ont tissé une toile sonore où chaque silence compte autant que les mots.
Clément Salmi, a apporté une dimension réflexive à ses textes, les faisant évoluer au rythme des arrangements musicaux. Il a insufflé à ses textes une profondeur nouvelle : “ Je me suis servi de textes que je n’ai pas souvent l’occasion de mettre en bouche, là j’ai pris le temps de le faire”.
Denis Surette, partage à quel point il a méticuleusement créé un pont musical pour mettre en valeur le texte de chaque pièce. “Un matin on a joué à arranger les paroles avec la musique et un autre jour on a composé la musique et Clément à mit les paroles dessus, c’était un peu plus fluide de cette façon”.
Bien qu'aucun texte n'ait été spécifiquement écrit pour l'occasion, les artistes ont exploré et joué avec toutes les textures que représentait cet échange artistique. Cette approche a permis de découvrir comment la musique peut transformer le sens des mots et vice-versa. Le spectacle a navigué entre différents genres musicaux - du blues au jazz, en passant par la musique classique et orientale - créant un voyage sonore riche en improvisation.
Florence Desautels s'est particulièrement démarquée par sa polyvalence instrumentale. Sa sensibilité a su capturer l'essence des textes, créant des paysages sonores qui amplifiaient la portée des mots; "Essayer de prendre son texte et d'y donner une image dans ma musique, c'est principalement ce que j'ai voulu mettre de l'avant."
Public et artistes se sont laissés emporter par cette alchimie unique, témoignant de la force du slam comme forme d'expression artistique en pleine expansion en Acadie.
Cette soirée au FISPA a démontré que le slam, bien qu'encore émergent au Nouveau-Brunswick, possède un potentiel immense pour enrichir le paysage culturel acadien. La rencontre entre artistes a prouvé que la poésie performative transcende les frontières, créant des moments de pure magie où les mots, la musique et les émotions ne font plus qu'un.
En quittant la salle ce soir-là, je savais que j'avais assisté à quelque chose de spécial. Le FISPA avait réussi à créer un espace où la poésie, la musique et les cultures se rencontraient pour créer quelque chose de plus grand que les mots!
Véronique Wade
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