Trois jours de joutes poétiques, trois jours de micro ouvert… Et beaucoup d’émotions ! Revenant aux origines du Slam, la joute a rassemblé dix-neuf compétiteurs aussi bien d’Acadie ou du reste du Canada que d’Europe et d’Afrique nous présenter leur univers poétique, parfois poignant, parfois grinçant, toujours engagé devant des juges choisis parmi le public. Au terme des trois soirées, il ne restait que cinq slameurs en piste, aux voix aussi variées que le Slam lui-même peut l’être :
- Tolten, le franco-chilien au flow rapide et drôle, émouvant et tendre ;
- Flavie Dufour, la géniale et fantasque chanteuse, slameuse et directrice de chœur qui nous a fait chavirer dans son univers espiègle ;
- M'sieur 13, venu de Belgique nous donner des slams parfaitement imparfaits à la diction précise, rapide, envolée… Poétique, cela va de soi ;
- la tendre observatrice des injustices et de l’humain dans ce qu’il a de plus beau Marie-Claude Joannis, fière de ses racines et des ailes des êtres cassés jamais cassos qu’elle nous décrit ;
- et enfin la lumineuse Diarafa avec sa voix d’enfant déclamant fière et debout l’amour de son continent et la défense des femmes, porteuses du monde.
C’est d’ailleurs cette dernière qui a gagné les cœurs des juges et le prix de cette année, une œuvre d’art, véritable monde en miniature et en humour. Mais à dire vrai, si une palme de l’humour devait être décernée pour ces trois magnifiques soirées, ce serait à l’incroyable Céleste Godin, animatrice pleine de verve, de mots et de jeux de mots qui nous a enchanté de rire en rire. Reste que cela n’était que la première partie des trois soirées. Venait après un micro ouvert qui nous a offert le meilleur du festival : des duos de rencontres qui nous ont émus et emportés, des voix de femmes et d’homme de toutes générations et chemins de vie, des slam de colère, des poésies du cœur et de l’âme, des rires, des larmes… Et des souvenirs d’amitié nouées entre deux ateliers. Un concentre de ce FISPA tel qu’on l’aime : dans l’écoute, l’harmonie de multiples voix individuelles et pourtant unies, par l’amour du verbe et de la verve.
Melanie Frerichs-Cigli
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